jeudi 7 novembre 2013

Camping (épisode 4)

Quel plaisir après 500 bornes sous la pluie et 10 heures en selle !

Quel bonheur, la nuit venue et toujours sous les hallebardes, de planter ta tente dans un champs de boue en pente, de te battre avec la toile sous les rafales tel le gabier dans le grand hunier, héroïque, haletant,  et jurant comme un charretier dans la bourrasque, fantomatique, ridiculement courageux et néanmoins parfaitement épanoui.

Le pain de mie et la boîte de sardines avalée, quelle délectation que de se glisser enfin dans un sac de couchage détrempé, sur un matelas qui se dégonfle, au beau milieu d'une flaque.

Une fois le matelas totalement dégonflé, la jolie surprise de ce caillou pointu juste au milieu du dos.

La découverte d'une entaille dans la toile, jusqu'ici inconnue, qui génère un goutte à goutte impitoyable au-dessus de ton front.

Les bruits inquiétants d'animaux indéfinis, proches, trop proches...

N'y tenant plus, ivre de fatigue tu pourrais maintenant t'évanouir.
Mais c'est ta vessie qui alors te rappelle à son bon souvenir.

Pour la soulager enfin, tu te décides à sortir.
Tu glisses sur une bouse bien grasse et t'étales dans la bouillasse.









mercredi 6 novembre 2013

Stickers (épisode 10)

Tu fais partie d'un club de motocyclistes.
Quelle drôle d'idée !
Soit. Tu fais bien comme tu veux.
Tu affirmes tes appartenances, tes convictions, tes préférences, tu donnes des indices sur ce que tu penses, tes inclinations (voire tes vices). Tu portes à laisser deviner qui tu es, ou voudrais être, ou penses vouloir être, en fait tu ne sais pas trop, tu ne sais pas bien....la vie, c'est compliquée parfois.
Mais toi, au moins, t'as une différence autocollante qu'elle est pas pareille....
Fanfaron, vas !












mardi 5 novembre 2013

L'hypothétique hurluberlu

Certaines espèces se cachent pour mourir.
Pourrir sous les branchages, digérées par la mousse.
D'autres sèchent au soleil, sans camouflage, tandis qu'on les détrousse.
Elle est longue et cruelle, la curée des vampires.

L'agonie, des années durant, l'agonie, presque l'oubli.
Pourtant c'est entendu, rien n'est jamais perdu.
Il reste une hypothèse, le solide espoir d'un salut.
Mais ce sera pour plus tard, juré, c'est promis.

Le moteur peut tourner, si, pour le bricoleur têtu,
Le marginal à l'esprit sportif, l'adepte des causes perdues.
L'inconscient, le téméraire, l'hypothétique abruti, le mystère !
Las, ce genre d'hurluberlus, on n'en voit plus guère.
Et quand bien même...la rouille, les surprises, les misères...
Mènent aux illusions perdues.