mardi 31 décembre 2013

Comme un grain de sable

Après avoir éparpillé scientifiquement autour de toi tous les petits bidules périphériques et autres fils électriques qui t'entravaient bêtement, il t'a fallu dévisser des tas de trucs improbables et allumer quelques cierges pour accéder religieusement au machin qui se démonte avec un outil spécial.
Très spécial l'outil, très rare, très cher, mais tu as un pote qui connais un type, qui...
Là-dessus, Jean-Édouard passe te voir avec sa nouvelle motocyclette britannique...

Six mois plus tard, le type que connaissais ton pote te prête l'outil qui à tout bien considérer n'a rien de si spécial...
Tu démontes enfin le machin qui ne se démonte qu'avec l'outil spécial très rare du type que connais ton pote et tu mets à jour la pièce fautive comme prévu.
Tu l'inspectes à la lumière et la déclare coupable. Tu la jettes rageusement à la benne et la remplaces par la neuve qui se languissait sur l'étagère.
Tu rends l'outil au type que connais ton pote et il le remets direct dans son coffre-fort. Merci.
Là-dessus, Jean-Sébastien passe te voir avec son nouvel attelage russe...

Trois semaines plus tard, tu brûles de rattraper le temps perdu. Bien entendu la science du rangement à ses limites, tu as perdu la moitié des bidules électriques du début et tu ne te souviens plus comment remonter la moitié restante.
Là-dessus, Jean-Christobald passe te voir avec sa nouvelle motocyclette italienne...



dimanche 29 décembre 2013

Oui mais non

Distinction.
Savoir le bon, reconnaître le mauvais.

Le GPS étanche écran tactile utilisable avec des gants : non
La carte Michelin de 1982 éculée qui se déchire sous la pluie : oui.

Le casque intégral bloutousse intérieur lavable hypoallergénique : non.
Le bol et les lunettes de ski : oui.

Les gants cuir et gortex avec inserts carbone et empiècements réfléchissants : non.
Les gants de papy quand il faisait son jardin : oui.

ABS de troisième génération : non.
Ne pas faire le con, faire attention : oui. 



vendredi 27 décembre 2013

Millevaches 2013 - en béhème doubleuvé - (épisode 7)

7 et 8 Décembre.

Hurler à la lune avec les loups.
Cette bonne odeur d'essence et de saucisse grillée.
La soupe, le vin chaud, la vodka arrangée.
Sous les étoiles chanter avec les sioux.
Ecrire son prénom dans la neige sans se mouiller les doigts.
Et marquer sa légende pour toujours.
Revenir l'année suivante aux alentours,
Et se demander pourquoi.


















jeudi 26 décembre 2013

Le bidon d'huile

Le bidon d'huile a des pouvoirs magiques.
Selon les érudits,
Les as en mécaniques,
Il empêcherait les moteurs de ne plus tourner.
Alors avec toi toujours, tu dois l’emporter.
Jusqu’au moment propice,
Où il rendra service.
Jamais assez grand, toujours pas assez petit.
Ça fait partie de sa magie.





dimanche 22 décembre 2013

A la benne

Sur le trottoir,
Tous les jeudis.
Ou alors, la déchetterie.
C'est à toi de voir.



mercredi 18 décembre 2013

Les défauts de ses qualités



Pas bien toujours marrante.
Mais presque jamais chiante.

Vraiment pas toujours assez trop belle.
Mais plutôt pas mal jolie quand-même.

Jamais vraiment en panne.
Rarement toujours en marche.

Plutôt vachement chouette.


lundi 16 décembre 2013

Tout plein

Plus y'en a plein, moins t'en as assez d'en avoir.
Et plus t'en as trop, moins c'est pas bien.
C'est comme une pente savonneuse dans le noir,
Un gouffre sans fin, sans freins.
Sans indemnités compensatoires.

Et si ça persiste à continuer, faudra bien que ça finisse par s'arrêter... un jour.





dimanche 15 décembre 2013

Ça arrive...

Ya des fois, tu peux être contraint de pas faire autrement que d'être obligé de pas avoir le choix.
Et c'est assez désagréable.
Alors tu fais semblant de faire comme si c'était toi qui choisissais de décider.
Mais non, en fait...
Et c'est comme ça que tu te retrouves à rouler les bras en l'air.
Alors méfie-toi.

mercredi 11 décembre 2013

La Gemmerderie

Gemmerderie patronale...
Veuillez déjanter les peupliers affleurant à la poursuite du vestibule.
Vernis de bondir, présomption d’innocence, pontificat d’illumination…
Vous avez consumé de la colle ?
Mouflez fort dans le talon. 
Si vous n'avez rien à vous décrocher, vous n'aurez rien à peindre.




lundi 9 décembre 2013

Millevaches 2013

7 et 8 décembre 2013

Se lever avant l'aube.
Deviner le kick sous la couche blanche.
D'un léger coup de mollet, mettre en route l'attelage au huitième de tour.
Laisser tourner sur ralenti pour faire fondre la neige.
Jeter quelques accessoires en vrac dans le panier :
Pelle, tronçonneuse, barbecue, peaux de phoques, quelques sandwichs de graisse de pied de porc, un fusil de chasse, un pied de biche, un vieux duvet ou, à défaut, un rideau de douche ou un bout de bâche...un ticheurte à manches longues, au cas où...
Traverser le Massif Central en ne s'autorisant que les départementales, en n'imaginant même pas l'existence des autoroutes, sans dépasser 4000 tours, sans descendre en-dessous de 3800.
Sillonner les vallées enneigées en sifflotant du Motorhead.
Un rayon de soleil en haut du col ?
Retirer son blouson, profiter du bon air.
Boire au ruisseau, arroser un arbre, tuer un chien pour le casse-croûte. (pas de vache en vue, trop froid...)
Sans sciller, repartir.
Maudire tous ces caisseux en scénic qui bouchonnent, qui serrent les fesses sur le verglas.
Arriver avec les premiers, les purs, la veille au soir.
Se taper dans le dos virilement ou se faire des bisous barbus, faire des remarques sur la météo exceptionnellement clémente, la bise un peu trop tiède, le coup de pas de bol...
Déneiger l'emplacement (pour pouvoir s'allonger par-terre sans mouiller son maillot de bain)
Abattre quelques arbres pour le feu.
Griller des saucisses de chèvre, quelques abats, ou à défaut, tuer une vache. (mais toujours pas de vache en vue, trop froid...)
Au pire, sucer des cailloux.
Boire de l'alcool dûment frelaté, uniquement, et en quantité.
Jeter au feu ceux qui prétendent boire autre chose ou faire du café. (souvent des motards d'élevage qui tentent de s'infiltrer, se méfier...)
Prier pour qu'il neige enfin, parce qu'à l'aller, on patinait à peine et c'était presque gâché.
Prendre un bain de minuit dans le ruisseau et brailler n'importe quoi comme un veau.
Rester debout dans le blizzard pour se sécher (la bâche est toute raidie par le froid...)
Répéter sans cesse qu'on est bien, que rien ne vaut cette belle camaraderie qui est la nôtre.
Juste avant le comas éthylique (ne pas manquer le coche), se rouler dans le rideau de douche et s'endormir sous la motocyclette.
Au réveil, casser la glace du ruisseau.
Garder la tête sous l'eau au moins trente secondes.
Puis, avant de repartir, embrasser les camarades, faire des promesses, des recommandations.
Claquer des doigts pour démarrer le snide carve.
Écarter les montagnes.
Écouter l'engin qui ronronne.
Déchirer la campagne.
Rentrer à la maison.
Et jusqu'à l'année prochaine...se dire qu'on est bien con.









vendredi 6 décembre 2013